Originaire de Clermont-Ferrand, David Gonthier était ingénieur dans les énergies renouvelables lorsqu’ en 2014, il fait le choix de devenir professeur des écoles. En parallèle, il se lance dans la photo dont les débuts sont marqués par deux collaborations notoires dans le milieu du trail.
D’abord avec celle de son ami Thomas Lorblanchet, un coureur élite fait confiance à David pour immortaliser ses performances. A cette époque il ne possède qu’un Reflex « bas de gamme » avec lequel il réalise des photos essentiellement de voyages et de VTT. Ce shooting avec son ami va le révéler à un public plus large avec des séries de clichés mis en valeur lors de salons qui l’encourage à se former en autonomie.
Le duo poursuit son aventure sur des trails aux États-Unis et c’est dans le Colorado qu’il va rencontrer Alexis Berg (photographe renommé dans le trail) avec qui il passe une semaine à se former à ses côtés. Ces événements vont donner un élan à sa carrière et c’est en 2017 qu’il devient officiellement photographe professionnel en parallèle de son poste de professeur des écoles. En 2019 il fait de la photographie son activité principale.
À travers cette interview vous découvrirez les rouages de l’activité de photographe professionnel Outdoor qui fait tant rêver.
Est-ce que vous photographiez essentiellement le trail ?
Effectivement la photo de trail est mon cœur de métier qui m’a amené à parcourir le globe. Aujourd’hui, j’envisage de me diversifier davantage sur un panel de sports plus large pour rester en Auvergne et rester plus proche de ma famille. Le trail nécessite de faire beaucoup de déplacements à l’étranger et c’est de plus en plus compliqué avec mes deux enfants.
A qui proposez-vous vos services de photographe ?
Je travaille avec trois catégories de clients :
Les organisateurs d’événements sont mes principaux clients. Ils me contactent pour couvrir leurs événements sportifs sous forme de « photos reportage ».
Mes seconds clients qui représentent environ 30% de mon activité sont les magazines sportifs tels que Nature Trail, pour lesquels je réalise des reportages d’événements, des photos consacrées au tourisme ou à des tests produits.
Enfin les 10% restant sont les marques qui souhaitent mettre en valeur leurs produits sur les coureurs.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus à photographier ?
Les courses sans hésitation ! Ma liberté est totale, j’ai la possibilité d’exprimer ma créativité de A à Z et de retranscrire l’émotion suscitée par l’événement sur les coureurs et les spectateurs à travers mes photos. La photo « produits » quant à elle est assez codifiée et moins stimulante.
Est-ce que vous pourriez nous citer une course « coup de cœur » ?
Je dirais la PICaPICA en Ariège dans les Pyrénées, c’est une course organisée par mon ami Nahuel Passerat. J’apprécie vraiment cette course, car elle arpente de la vraie montagne sans en sortir, loin des routes. L’environnement est sauvage ce qui représente un défi d’ampleur pour le photographe d’aller chercher LA photo.
Pour vous y a-t-il beaucoup de concurrence autour de la photo dans ce sport ?
Je n’appellerai pas cela de la concurrence, en effet nous sommes nombreux à chercher les meilleurs spots pour photographier les coureurs sur un événement, mais ça reste un travail d’équipe, de passionnée, qui génère de l’entraide et un respect mutuel.
Comment faites-vous pour vous démarquer dans ce domaine ?
C’est une question assez difficile… j’essaye de créer une émotion à travers une image, je ne cherche pas à prendre une simple photo, c’est important pour moi de procurer et de retranscrire une émotion. Je ne veux pas que ce soit juste une illustration et, pour cela, je recherche des endroits et des situations particulières. En fonction de la lumière, du sujet, et du cadre, je veux que l’on puisse retrouver une scène dans ma photo.
J’ai un atout en plus qui est celui d’avoir pratiqué le trail, sur des gros événements où il faut être endurant pour atteindre le sommet avant les coureurs par exemple, cela peut aider.
Que représente une bonne photographie de sport ?
Mes photos préférées se caractérisent par une composition magnifique entre un coureur au bon endroit, au bon moment et dans une bonne position. J’aime beaucoup photographier les grands espaces où l’on peut apercevoir un coureur sur une crête de montagne par exemple. C’est le photographe Chris Burkard qui m’a beaucoup influencé sur ce point.
Depuis votre rencontre avec Alexis Berg vous êtes restés proches avec un projet commun, pourriez-vous nous en parler ?
Avec Alexis, nous avons réalisé plusieurs reportages photo ensemble, comme à Madère ou sur le marathon des sables au Pérou. C’est à la suite de ces événements que nous est venue l’idée de former d’autres personnes à la photo de trail. Alexis et moi sommes des photographes différents mais complémentaires, et les stages photo nous ont semblé être une bonne idée.
Nous avons déjà réalisé trois stages depuis 2018, l’objectif est d’emmener une dizaine de personnes sur une course de trail au moins une fois par an.
Le premier stage s’est déroulé durant le week-end du Menestrail en Bretagne en 2018, le second était aux Îles Canaries en 2020, et l’année dernière nous avons été au festival des Templiers. Tous ces stages ont été très positifs, l’idée n’est pas de former des professionnels, mais plutôt de partager nos expériences et aussi transposer ou confronter nos idées à d’autres types de photographies.
Comment faites-vous pour communiquer sur l’existence de ces stages ?
Nous faisons de la publicité sur les réseaux sociaux, grâce à la notoriété d’Alexis qui regroupe une large communauté. De mon côté, ma notoriété est plus restreinte que celle d’Alexis, mais au final nous arrivons à toucher un large public de passionné de photo. Pour information un prochain stage aura lieu fin juillet en Suisse. Pour plus d’information, rendez-vous sur nos comptes sociaux !
Pour conclure est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vos projets en 2022 ?
Je vais repartir sur une étape du Golden Trail Series en Bretagne début juin.
Je serais également présent sur la Volvic Volcanic Expérience (VVX) chez moi en Auvergne. Nous serons sur la légendaire Zegama-Aizkorri en Espagne avec Alexis.
Ensuite un projet plus personnel sera d’accompagner mon ami Nahuel Passerat en Écosse début juillet sur Le Ramsay Round. C’est un parcours très difficile non balisé et qui relie plusieurs sommets, l’objectif sera de le faire en moins de 24h. J’espère avoir suffisamment de matière pour en faire un reportage !
Pour réaliser ce projet, David et Nahuel ont lancé une campagne de financement participatif que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
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